Dévoilé en exclu depuis Los Angeles par notre correspondant Philippe Garnier, le cadeau atomique Southland Tales était attendu à Cannes avec un mélange d'excitation ado et d'expectative adulte. La présence d'un objet aussi délirant, entièrement conçu depuis la matrice de la pop culture dans ses aspects les plus cathodiques n'était-elle pas déplacée sur la Croisette ? Rappelons que les acteurs principaux viennent soit des soaps SF lycéens (Buffy...), des nanars qui sortent en France début août (Hé mec ! Elle est où ma caisse ?....), des clips chorégraphiés pour MTV (Justin Timberlake), des stand-up comedies (Saturday night live) ou encore d'un espace-temps qui n'est plus répertorié nulle part (Christophe Lambert). Rappelons (bis) que Southland... traîne depuis longtemps dans les turbines à rumeur du Net comme le projet mégalomane d'un cinéaste de 30 ans, auteur du film devenu culte, Donnie Darko. Récupéré sous la coupe d'Universal, ce génie précoce a tourné son masterpiece à Los Angeles en trente jours sans un radis. Tout cela vient à l'encontre des goûts et couleurs supposées du plus grand festival de cinéma de la galaxie, où l'on plaisante rarement avec la notion d'auteur et guère plus sur le CV des comédiens. Le chemin parodique, parfois franchement grand-guignol, qu'emprunte Kelly n'est pas a priori la tasse de thé du cinéphile, encore que Cannes ait déjà délivré sa palme d'or à Pulp Fiction et Sailor et Lula. On ne peut pas non plus la donner tous les ans à l'Arbre aux g
Critique
La grâce Kelly
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publié le 22 mai 2006 à 21h18
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