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Portrait

Son écoloshow

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Al Gore, ex-vice-président des Etats-Unis, sujet du documentaire «Une vérité qui dérange».
publié le 22 mai 2006 à 21h18

En noir de la tête aux tiags, Al Gore est massif, cou de taureau, épaules de lutteur imperméables aux spirales de vent qui ruinent ce samedi matin les brushings de la Croisette : il ferait un second couteau ad hoc des Men in Black Tommy Lee Jones et Will Smith. Quoiqu'en matière d'acteurs, ce «fan de cinéma» cite plutôt Humphrey Bogart et Sean Penn, et parmi ces films de prédilection, Un homme une femme de Lelouch («avec Jean-Louis Trintignant, n'est-ce pas ?»). Mais bon, l'ex-vice-président des Etats-Unis n'est pas à Cannes pour réactualiser son bagage de cinéphile. Il est en croisade écologique, dans le sillage d'Une Vérité qui dérange.

Affliction. Initié par Laurie David, productrice doublée d'une activiste de la cause environnementale, et Jeff Kohl, fondateur de Participant Productions (Syriana de Stephen Caghan, Good Night and Good Luck de George Clooney...), ce documentaire un poil indigeste consiste, pour sa quasi totalité (1 h 38), en la conférence antiréchauffement de la planète que donne Gore aux quatre coins du globe depuis l'échec de la présidentielle de 2000. Un show où le challenger sorti KO des urnes, alterne constats alarmants et bons mots, harangue et affliction, photos, extraits vidéo, dessins animés, graphiques... «Jamais je n'aurais imaginé que mon montage diapos pourrait se retrouver sur le tapis rouge de Cannes !», commente l'intéressé non sans lucidité.

Très vite, il nous apparaît comme un exemple assez bluffant de maîtrise de la communication : amène sa