J'ai tourné Mala Noche il y a plus de vingt ans et c'était mon premier film.
Pour autant, il ne relève pas de mon passé : il a constamment été projeté depuis, même s'il restait inédit en France. Et je continue de vivre avec.
Je n'ai rien changé à la version d'origine, hormis le son que j'ai beaucoup retravaillé : je voulais quelque chose de moins amateur.
Le tournage a duré quatre semaines, à Portland, pour un budget d'à peine 22 000 dollars, et c'était déjà aussi compliqué que n'importe quel film.
C'est une adaptation libre de l'unique roman, très autobiographique, de Walt Curtis, figure de Portland et grand poète. Il était présent sur le tournage, d'ailleurs l'appartement du personnage principal était le sien. J'aimerais le faire venir en France au moment de la sortie du film, qui pourrait se faire en octobre.
Mala Noche parle d'amour, de désir, de sexe, et d'exploitation : exploitation sentimentale, économique, sexuelle. C'est cru et cruel, comme la vie, non ?
Les jeunes Mexicains du film viennent en Amérique pour gagner de l'argent, ils voudraient trouver un travail et sont prêts à accepter des jobs dont ne voudraient pas les locaux : une situation aux résonances très actuelles, il n'y a qu'à voir les manifestations de ces Mexicains obligés de travailler dans l'illégalité alors qu'ils participent à la vie économique des Etats-Unis.
Les acteurs sont globalement plus beaux que les personnages originels, que j'ai vus en photos, j'ai besoin de ça : trouver mes interprètes séduisant