Parmi la multitude de programmes de courts métrages mis à disposition à Cannes (dont certains très beaux à la Quinzaine), il y en a un qui intrigue un peu plus la critique. L'âge des cinéastes, de 39 ans, pour le benjamin François Ozon, à 74 ans, pour l'aîné Monte Hellman, est inhabituel au genre, majoritairement fréquenté par des jeunes pousses. On compte parmi eux une palme d'or (Jane Campion), deux sélectionnés en compétition (Gaspar Noé et François Ozon), un grand auteur barbare (Eugène Green) et une légende vivante (Monte Hellman). Tous ont en commun, sinon, d'être revenus faire un tour, le temps d'une commande ou de l'exigence d'un sujet, vers une durée plus courte. Ils ne sont réunis là que le temps du Festival, chacun des films retrouvant ensuite sa place.
L'ensemble est donc bancal, pour des raisons sûrement liées à l'investissement personnel et à l'ambition inégale de chacun. Campion (le Journal de l'eau, écolo maniériste) et Noé (Sida, très appuyé) se sont comme mis en réserve. Plus troublant, le cas de François Ozon. Un lever de rideau, d'après une nouvelle de Montherlant, ne cache rien des figures de style littéraire vieille France, donné de façon théâtrale par Louis Garrel, Mathieu Amalric et Vahina Giocante, démontre l'envie de s'essayer à une forme très auteur, à la française, mais n'arrive pas toujours à trouver le ton juste. L'étrangeté du ton est en revanche la merveille des Signes d'Eugène Green, une demi-heure entre baroque dévoyé, envies basques et la qu