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Portrait

Haut l'humain

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Lucas Belvaux, réalisateur et acteur de «la Raison du plus faible».
publié le 25 mai 2006 à 21h20

Ces temps-ci, Lucas Belvaux joue sous la direction de Régis Wargnier le lieutenant Danglard, et on parie qu'il sera impeccable en dandy érudit mais soucieux des autres à s'en ronger les sangs. D'abord, le natif de Namur a largement fait ses preuves comme acteur, chez les autres comme à domicile. Et puis il y a ces convergences entre son univers et celui de l'auteure de polars Fred Vargas, dont Wargnier adapte Pars vite et reviens tard : humanisme, prégnance du passé, écho sociétal... Fred Vargas, qu'il s'est mis à lire pour le film, mais dont il avait suivi l'engagement dans l'affaire Battisti. L'engagement, valeur qu'il défend sans frilosité. «Même s'il s'agit avant tout d'un film noir, je ne serais pas gêné qu'on qualifie la Raison du plus faible d'engagé ou politique. J'y évoque une société impitoyable, où un effrayant cynisme domine, où l'espoir n'est plus permis : notre société.» Et de souligner son adéquation avec le projet de «faire des films contre le marché» du collectif Agat Films, qui produit la Raison du plus faible (lire page 21). «Je suis aussi très attaché à l'avance sur recettes, et toutes les aides qui offrent une alternative au cinéma dominant.»

Fondeurs. L'idée d'un hold-up goupillé dans la Belgique sidérurgique sinistrée par une bande de copains précaires (chômeurs, préretraités, ex-taulard) a deux origines. Un fait divers, il y a vingt ans : une prise d'otage qui s'est soldée, comme dans le film, par une distribution de billets à la Robin des bois dans un