Menu
Libération
Critique

Poings de salut

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mai 2006 à 21h21

De même que l'émergence d'un cinéma roumain permet de prendre des nouvelles d'un pays qui n'occupe plus guère la une des magazines, voir un film polonais réaliste de bonne facture comme Z Odzysku offre une occasion pas si courante de retrouver par l'image une nation qui a eu son heure de gloire cinématographique au plus fort de Solidarnosc (Wajda palmé à Cannes).

Corrompu. Après avoir étudié trois ans les mathématiques à l'université de Varsovie, Slawomir Fabicki, 36 ans, a intégré une école de scénariste puis tourné des courts remarqués dans les festivals. Son premier long raconte comment Wotjek, 19 ans, se démerde pour s'en sortir et aider sa copine, Katja, une immigrée ukrainienne qui a fui un mari violent en emmenant son fils. Wotjek vient d'un milieu ouvrier et galère de boulot pénible (cimenterie) en job merdique (laveur de porcherie). Pour se faire un peu de thune, il boxe dans des tournois clandestins. C'est là que le remarque Gazda, un homme puissant qui, derrière sa société de vigiles, exerce de lucratives activités de prêteur sur gages. Wotjek sera bien payé mais devra casser la gueule à des types endettés. Plutôt bon gars, la violence le dégoûte mais semble l'unique moyen de garder la tête hors de l'eau. Gazda est un être corrompu qui jouit de corrompre ceux qui l'approchent sous couvert de les aider et de les protéger.

Le film se déroule en Silésie, région industrialisée dont on découvre la laideur grisâtre à chaque plan avec ses cours d'immeubles sinistres, sa ca