Présenté en avant-première au festival Tribeca de New York, en présence des familles de victimes, Vol 93 est une reconstitution haletante à la fois de la panique dans les centres de surveillance de l'espace aérien le 11 septembre 2001, et du détournement du vol d'United Airlines New York-San Francisco par quatre membres d'Al Qaeda. Des contrôleurs aériens et des militaires plongés dans le feu de l'action ce jour-là jouent leur propre rôle dans le film et le scénario s'appuie sur les archives constituées après les attentats. Paul Greengrass, ancien reporter de télévision, a reçu l'ours d'or à Berlin en 2002 avec Bloody Sunday, reconstitution hyperréaliste de la marche pour les droits civils en Irlande du Nord, le 30 janvier 1972.
Vol 93 commence dans la chambre des terroristes alors qu'ils s'adonnent à des rituels et des prières avant de se rendre à l'aéroport. Côté passagers, Greengrass nous épargne les longues mises en place, façon film-catastrophe. Ces gens-là ne se connaissaient pas avant de monter dans l'avion, c'est un assemblage de 44 personnes qui ont à peine le temps de devenir des personnages. Le caractère à la fois exceptionnel et rapide de leur aventure tragique oblige le film à créer l'illusion du temps réel. Le cinéaste s'attache à montrer la profonde désorganisation du système dès lors que l'anomalie du premier détournement est enregistrée sur les écrans de contrôle. Le temps que prennent les informations pour circuler, la difficulté à joindre la cellule de cris