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Loach, palme de platine

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Cannes 59e festival. Dumont honoré, Almodóvar minoré et le doyen britannique en lauréat d'un palmarès tiède à l'image d'une édition en demi-teinte.
publié le 29 mai 2006 à 21h23
(mis à jour le 29 mai 2006 à 21h23)

Une des ritournelles de cette 59e édition du Festival de Cannes consistait à répéter que les bonnes surprises de cinéma nous attendaient plutôt dans les sélections parallèles (la Quinzaine des réalisateurs en tête) que dans la sélection officielle. Il faudrait nuancer. En fait, aucun film cette année n'a créé de choc esthétique puissant, du moins aucun qui soit capable de fédérer ou de créer des ruptures franches. Quant aux scandales plus ou moins téléphonés, ils n'ont tout simplement pas eu lieu. Le palmarès ressemble à cet avis de routine qu'on peut interpréter à chaud comme un creux de la vague, dû à une fatalité de calendrier. Si tous les films absents attendus à Venise début septembre (Lynch, Tsai Ming Liang, Weerasethakul...) avaient été terminés pour Cannes, il est évident qu'ils auraient été sélectionnés. L'industrie a ses cycles, les créateurs aussi et les sélectionneurs cannois se débrouillent avec. Ce qui fait beaucoup d'impondérables à concilier pour obtenir un panorama à la fois vaste et relevé.

On ne se risquera pas à une coloscopie des tuyaux plus ou moins bouchés des délibérations et des hauts intérêts en jeux, la plupart du temps incompréhensibles aux communs. Mais on se risquera volontiers à estimer le caractère consensuel des choix du président du jury, le lunetté chic en chef Wong Kar-wai et sa chouette escouade dont «Henri Leconte», comme l'a salué Djamel Debbouze. Les quelques rares météorites de la compétition, Southland Tales de Richard Kelly, Juventud