Venu présenter son film à Paris, au ciné club des Cahiers du Cinéma, Miguel Gomes, 34 ans, se perd, arrive une heure en retard, veut aller au bar, voudrait un autre whisky et parle français «d’autant mieux avec le whisky», assure-t-il.
Que faisiez-vous avant votre premier long métrage ?
J'ai étudié à l'Ecole supérieure de cinéma à Lisbonne, puis j'ai été critique à Público, mais je commençais à prendre les films en grippe. Ça m'a poussé à réaliser mon premier court métrage, en 1999. Pendant ce temps-là est un ménage à trois, avec deux garçons et une fille, complètement opaque, dont on ne sait jamais si elle est amoureuse. Puis il y a eu Inventaire de Noël, une sorte de reconstitution d'un jour de Noël, sans narration, où l'on passe indifféremment d'une famille bourgeoise à la crèche. Le troisième court métrage s'intitule 31, ce qui veut dire «être dans la merde» en portugais. C'est de la mini DV, sans scénario, c'est mon préféré. Il s'ouvre sur un carton se référant au Magicien d'Oz puis un autre sur la «révolution des oeillets». Je voulais faire se rencontrer la politique et la magie. Et le dernier court, c'est un peu comme la Gueule que tu mérites, ce sont des enfants joués par des adultes, et qui sont des monstres.
Quels sont les réalisateurs qui vous ont inspiré ?
J'admirais Nouvelle Vague de Godard, et aussi Spielberg avec Indiana Jones. Mais quand j'ai découvert Souvenirs de la maison jaune de João César Monteiro, je me suis dit : «On peut faire ça au Portugal ? Alors le