Andrew Berends est un jeune Américain, cinéaste et producteur de ses propres films, à travers sa société, Storyteller. Il a présenté son second film, The Blood of My Brother, très remarqué au festival Tribeca, notamment car il est le seul, sur la guerre en Irak, à «donner le point de vue de l'autre». Nous l'avons contacté par mail.
Avec quelle idée êtes-vous parti en Irak ?
Je n'avais aucune idée de l'histoire que j'allais raconter. Je savais seulement que je voulais travailler en dehors des programmes de l'armée américaine pour les journalistes embarqués. Je ne voulais pas être encadré. Je voulais plutôt donner une perspective explicitement irakienne sur cette guerre.
Etiez-vous seul ?
J'étais fondamentalement seul. J'ai seulement été aidé par un chauffeur irakien qui m'a servi de traducteur. J'ai toujours aimé travailler en solitaire. C'était ici le seul moyen d'avoir un accès un peu intime avec les gens que vous pouvez voir dans le film.
Comment avez-vous rencontré la famille de Ra'ad ?
Les amis de Ra'ad m'ont vu circuler avec ma caméra. Ce sont eux qui m'ont choisi. Ils m'ont dit : «Nous avons une histoire pour vous.» Ils m'ont raconté que leur ami avait été tué la nuit précédente. Ils se sont arrangés pour que je rencontre la famille de Ra'ad pendant le deuil, deux jours après sa mort.
Combien de temps êtes-vous resté avec eux ?
Je ne suis jamais resté la nuit chez eux, cela aurait été trop dangereux pour eux de recevoir un Américain. Mais j'ai suivi leur histoire pendant six m