Pour sa première réalisation, l'Irlandais Billy O'Brien a choisi l'horreur rurale. Il s'explique.
Est-ce difficile de trouver un financement en Irlande pour un premier film, a fortiori d'horreur ?
Je vis à Londres depuis la fin de mes études de cinéma, c'est là qu'est l'argent. On a d'abord obtenu des fonds anglais, puis américains, et en dernier irlandais. L'aspect film d'horreur d'Isolation est la seule chose qui a fait venir les financiers américains, même s'ils auraient préféré que je tourne aux Etats-Unis. Avec les autres, selon leur origine et leur style, j'amplifiais ou au contraire minorais cet aspect. L'angle documentaire d'Isolation intéressait nettement plus les Européens. Tous en revanche ont eu du mal à imaginer une ferme comme un endroit inquiétant. Ils pensaient toujours à des films rigolos comme Babe, le cochon qui voulait devenir berger. J'ai dû leur démontrer à quel point une ferme peut être isolée et ressembler à une usine ou même au vaisseau spatial rouillé d'Alien.
Isolation est un film de genre atypique.
Je n'ai pas vraiment voulu écrire un film d'horreur. J'ai grandi dans une ferme, et, quand j'étais adolescent, dans les années 80, mes parents ont failli tout perdre. J'ai toujours voulu construire un film à partir de ces souvenirs. Mais un film sur un adolescent qui grandit dans une ferme ne m'a jamais paru un projet satisfaisant ou en tout cas suffisant. J'ai déjà vu ce genre de choses racontés par d'autres réalisateurs plus doués que moi. Ce n'est qu'apr