Los Angeles correspondance
«Good evening, peepers, prowlers, pederasts, skanks, panty-sniffers and dips. I'm James Ellroy.» (Bonsoir, voyeurs, rôdeurs, pédérastes, renifleurs de petites culottes, boudins et pickpockets), le «Top dog» du roman noir ouvrait ainsi les festivités à l'American Cinematheque pour leur annuel raout du film noir. Jusqu'ici, rien que la routine pour le «Slick Trick With the Donkey Dick» (l'arsouille monté comme un âne) l'écrivain m'as-tu-vu se présentant ainsi depuis des années à son public transis. Mais ces derniers temps, un goût partagé pour la boxe et le film noir aidant, il s'est trouvé un partenaire en la personne de l'écrivain Eddie Muller, «prince du noir» et infatigable démarcheur de la chose, avec qui il fait un remarquable numéro de claquettes verbal. On verra ces Abbott et Costello du film noir sur plusieurs DVD Warner à venir, dont celui de Crime Wave, justement, qui était présenté en ouverture du festival. Pour l'occase, ils se sont adonnés en public à un exercice d'introït cinéphile à la lampe à souder.
«Baisé.» «Géographie et chronologie sont notre destinée, continue Ellroy. Je suis né à Los Angeles en 1948, à l'apogée du film noir, ici à LA, l'épicentre du film noir. J'ai pris mon ticket pour la vie au même hôpital où Bobby Kennedy a pris le sien pour la sortie. Ma mère a été assassinée en 1958, affaire jamais résolue, et j'ai passé ma jeunesse à écumer les beaux quartiers d'Hancock Park, j'entrais dans les maisons par effraction, je