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Libération
Critique

«Echo Park, L.A.» quartier sensible

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Richard Glatzer et Wash Westmoreland ont planté leur caméra à deux pas de chez eux, dans ces rues latinas qui surplombent Sunset. L'occasion de raconter l'histoire de deux ados en rupture familiale.
publié le 5 juillet 2006 à 21h51

à Los Angeles

Echo Park, L.A., (Quinceañera en VO), comme son titre «français» l'indique, est un film de quartier. Autant le dire tout de suite, on s'est rendu à l'interview à pieds. Suffisait juste de traverser Sunset, et de remonter de l'autre côté. La veille, Jesse Garcia, le ténébreux acteur végétarien témoin de Jéhovah qui joue Carlos (le gangbanger gay dans le film), passait à la maison livrer le DVD. Il habite encore plus près. Quinceañera, au-delà de l'histoire intime de plusieurs familles latinas, raconte aussi un quartier à fortes racines traditionnelles qui est en train de se démantibuler sous la pression du commerce, de l'afflux des bobos et du boom immobilier. «Les tamales sont à mourir !» font deux pétasses artistes devant un stand de graille clandestin (juste une encoignure de porte qui, effectivement, abrite un étal tous les soirs sur Sunset). Richard Glatzer et Wash Westmoreland ont beau avoir réalisé leur film à toute blinde (trois semaines), le quartier change encore plus vite : Funky Revolution, le magasin de fripes, est devenu une boutique d'antiquaire. Même le cul-de-sac qu'habitent les cinéastes a passablement dérouillé depuis le dernier clap : les voisins de chaque côté d'eux ont été contraints de partir à cause des hausses de loyers. Sur la gauche, un trou béant attend ses quatre condominiums. Il y a encore un an, c'était la maison de l'héroïne, Magdalena. Sur la droite, vivait la famille qui a inspiré les aut