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Libération
Interview

« Une recherche de candeur, d'honnêteté »

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publié le 12 juillet 2006 à 21h56

On trouve chez lui une guitare en plastique qui, quand il en joue, sonne comme une bizarrerie hard rock, un jouet d'enfant. Il a travaillé dans la mode et la musique (beaucoup avec la clique Nick Cave-Neubauten), mais ne le crie pas sur les toits. Il pourrait être né ailleurs, mais est français. Il pourrait être né hier, mais c'était il y a quarante-deux ans. Rencontre avec François Rotger, passager, en fugue.

D'où venez-vous ?

De banlieue. Mantes-la-Jolie, mais quand j'y habitais, enfant, on pouvait encore se croire en province, ça ressemblait à la Normandie. Je suis parti très tôt de chez mes parents, à 16 ans, vivre à Londres et à Amsterdam. On était en groupe, chacun bricolait dans son coin, j'ai rencontré des gens que j'ai aimés, me suis recréé une famille. Je traînais dans les gares pour draguer des femmes avec qui aller dans des chambres d'hôtels chauffées parce qu'on vivait dans des apparts où il faisait froid. A 20 ans, je suis revenu en France, j'ai passé le concours des Arts-Déco, j'ai tenu deux mois puis commencé à trouver des jobs comme graphiste ou photographe.

D'où vient l'inspiration étrange et étrangère de The Passenger ?

Deux amis sont à l'origine de l'histoire : Tomo et Josh. Tomo, qui est japonais, faisait le trottoir, il travaillait dans des boîtes de nuit et a disparu subitement en partant en mission pour son père. C'est la part la plus exacte de ce qu'il y a dans le film. Josh est quelqu'un que j'ai rencontré adolescent, on ne s'est pas très bien en