Khalid Abdalla, 25 ans, est né à Glasgow, de parents égyptiens. Il a grandi à Londres, étudié à l'université de Cambridge et passé un an à Paris, à l'école de théâtre Philippe Gaulier. Dans Vol 93, son premier rôle au cinéma après diverses apparitions au théâtre, il joue Ziad Jarrah, le terroriste qui prend les commandes de l'avion.
Comment en êtes-vous venu à accepter le rôle d'un des terroristes du 11 septembre ?
La première fois que j'ai entendu parler du projet, en septembre 2005, je n'ai manifesté aucun intérêt particulier. Le mot arabe a une connotation à peu près systématiquement négative dans le cinéma américain : terroristes, assassins, bandits fourbes, intolérants, qui bafouent les femmes, etc. Tous les stéréotypes hollywoodiens existent et j'aurais détesté me retrouver dans un film qui aurait pu choquer ma famille, mes proches et d'une façon générale, les gens que je respecte. Mais après avoir rencontré Paul Greengrass, j'ai compris le film qu'il souhaitait faire. Il émanait de lui un grand sens des responsabilités par rapport au sujet. Il voulait déjouer les idées reçues, comme la théorie conspiratrice. Le film relate un événement humain, présenté comme tel. Il a pour ambition de faire avancer la réflexion.
Et quelle a été la vôtre sur le 11 septembre ?
Ce jour recouvre deux grandes atrocités. La première, c'est la mort de 3 000 innocents, elle est indéniable, inexcusable, inqualifiable. Et puis, il y a la seconde : que dix-huit terroristes aient pu affirmer r