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Libération
Critique

Fonds de tiroirs hollywoodiens

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Rasades psy au pays du foot US, mélo au bord de l’eau et psychiatre atteint.
publié le 26 juillet 2006 à 22h04

La période des soldes touche à sa fin, mais l’industrie cinématographique américaine, elle, entend bien vider ses cartons jusqu’à la fin de l’été. Malgré leurs castings à plusieurs millions de patates le brushing, des auteurs (on trouve même un Pulitzer dans la besace), chefs op’ et déco homologués, des b.o. à ne plus savoir où donner de l’oreille (Curtis Mayfield, Carla Bruni, Brad Mehldau, Massive Attack, Photek... une vraie partouze pour matos hifi dernier cri), Two for the Money, Entre deux rives et Stay ne passent pourtant pas la rampe dans leurs registres spécifiques.

Bon pour la casse. L'introït de Two for the Money suggère une énième resucée de la geste sportive américano-américaine, dont on sait les transcriptions à l'écran en général calamiteuses (hockey, baseball, basket... seule la boxe s'en est parfois sortie). Certes, le canevas élimé grandeur-décadence-rédemption est respecté ; mais ce qui tarabuste D.J. Caruso (rien que le nom !), c'est avant tout la relation qui va unir une star du football prématurément bonne pour la casse et le patron d'une agence de paris sportifs, qui le recrute et devient son pygmalion. Bavard à l'extrême, Two for the Money répand alors les considérations psy («Tu quoque mi filii...») à la louche et laisse Al Pacino gober tout cru ses partenaires. Difficile par ailleurs de s'y retrouver si l'on n'est pas sensible à ce foot-là, ni acclimaté aux moeurs en vigueur dans le monde des bookmakers ­ ce qui, en