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Libération
Interview

«Jamais je n'ai voulu faire un documentaire»

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publié le 26 juillet 2006 à 22h04

Nicolas Winding Refn est né en 1970 à Copenhague. A 8 ans, il part vivre à New York avec ses parents qui travaillent dans le cinéma (mère cinéaste, père monteur). Dyslexique et ne parlant pas anglais, il s'immerge dans une culture visuelle où prédominent les films et la lecture des comics engloutis «de manière quasi obsessionnelle». Quand il sort Pusher en 1996, le néophyte ne sait pas qu'il en prend pour dix ans. Fort du succès que remporte son film au Danemark, il signe ensuite l'expérimental et confidentiel Reefer, puis, d'après un scénario de Hubert Selby Jr., une production américaine vitreuse avec en vedettes John Turturro et Deborah Unger, Inside Job (Fear X), thriller aphasique... qui lui laisse une ardoise de près de 1 million de dollars. Poissé à l'instar des malfrats de Pusher, Winding Refn rentre au pays, l'ego en berne et, pour rembourser ses dettes, imagine non pas une suite, mais plutôt une variation autour du film qui l'a lancé. Un projet «assez facile à monter sur le plan économique», maisaussi habité par «la peur de la répétition et de l'échec».

La trilogie Pusher témoigne-t-elle de votre fascination pour l'univers du banditisme ?

A mes débuts, j'ai effectivement dû être attiré par le romantisme sombre, assez fantasmatique, qui émane de ce monde interlope. Comme dans Shakespeare, il y est toujours question d'amour, de mort, de violence, de trahison avec, au centre, la conquête du pouvoir. Mais