Attention grand écart : deux cinéastes que rien ne devrait rassembler. Le premier est japonais et le second américain. Le cadet fait du mal aux femmes et l'aîné les défend, jusqu'à s'agenouiller avec elle dans le caniveau. Aucun des deux ne fait confiance à l'homme, ce qui nous fait un début. Tout maigre, le début, puisqu'il faut se rappeler que lorsque l'Américain a commencé à tourner (1968), le Japonais était mort depuis plus de dix ans déjà (1956). Ils ne se sont pas connus, et rien, sinon l'arbitraire d'une saison, l'été propice aux reprises, n'aurait dû opérer le croisement.
Boue critique. Mais il est à partir de ce matin cinéphiliquement recommandé de passer une journée climatisée en la double compagnie de Romero George et de Mizoguchi Kenji, deux maîtres au barème d'aujourd'hui qui ont pourtant connu, à un moment de leur vie, la boue critique. Romero à force d'oeuvrer dans un genre jusqu'à il y a peu jugé impur, voire douteux, le film d'horreur fauché comme les blés ; et Mizoguchi, grand parmi les grands, mais dont Donald Ritchie, critique américain qui n'en ratait pas une, tout en faisant longtemps autorité, déclara dans un jour de n'importe quoi grotesque que toute la période qui allait de 1941 à 1952 marquait «une grande dégringolade de onze années».
Pas de bol pour Ritchie, chaque fois qu'il nous est permis de voir un film de cette période, à commencer par l'astral Miss Oyu, on tombe en pâmoison. La preuve par cinq cette fois, donc, puisque les Mizogu