La solitude, l'absence de la mère, la découverte du père, jalonnent le nouveau film de l'un des enfants terribles du cinéma asiatique, Royston Tan. A 29 ans, le réalisateur prometteur de Singapour met en scène dans 4:30 un jeune garçon livré à lui-même, troublé par l'arrivée d'un nouveau locataire, «l'oncle coréen». Tous deux sont liés par la tristesse, enfant délaissé et amant déchu.
Royston Tan a choisi de centrer son deuxième long métrage sur la maturité affective de cet enfant. Alors que l'enchaînement des plans fixes contribue à créer une ambiance lourde, illustrant la solitude des deux personnages, le plus jeune est celui qui fait le premier pas, comprenant que cet «oncle coréen» n'est autre que son père, avec lequel il ne partage pas même la langue. Il établit le contact à sa manière, à l'heure où pourtant la solitude est la plus grande, 4 h 30 du matin. Recueillant minutieusement baguettes, poil ou photo du paternel, Xiao tente de retenir son attention, tout en l'espionnant à travers les minces murs de l'appartement du quartier de River Valley Road à Singapour.
Le premier et seul échange a lieu dans la cage d'escalier lors de la scène la plus émouvante du film, cueillant un moment de partage où le langage des corps supplante celui des mots. Pour la première fois, ils vivent ensemble un moment intime de tristesse. L'absence de la figure féminine dans 4:30 est évidente, synonyme de souffrance. L'univers de Royston Tan est essentiellement masculin, et son pr