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Libération

Isild Le Besco sur la brèche

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Entre Paris, Nantes et Belle-Ile, l'actrice-réalisatrice tourne en DV et en quinze jours «Charlie», son deuxième film.
publié le 2 août 2006 à 22h50

Saint-Mars-de-Coutais (Loire-Atlantique) envoyé spécial

L'adolescent, hébété, les cheveux en désordre, est assis sur un muret. Il est sept heures du matin, dans un coin perdu de la banlieue de Nantes. Visiblement, il n'a pas dormi cette nuit. Une toute jeune femme, veston en peau de lapin, arpente la place à grands pas. Elle dépasse le garçon, se retourne et commence à lui parler comme un chien aboie: «T'es pas d'ici... Qu'est-ce que tu fais? Tu vas dormir où?» C'est ainsi, sans fioriture, avec une dureté sèche, dans un no man's land urbain, que se rencontrent les deux héros de Charlie, le deuxième film d'Isild Le Besco, 23 ans, après Demi-Tarif, autobiographie familiale choc découverte il y a deux ans.

L'actrice ne joue pas dans Charlie, mais son tournage suit la même philosophie que le premier : quand la vie, le film et le tournage se confondent absolument, comme un continuum d'énergie, une identique coulée d'existence pure. Et si l'adolescent découvert à sept heures du matin dans la banlieue de Nantes n'a pas dormi, c'est qu'il tournait les plans précédents du film, toute la nuit.

En stop. Le rendez-vous avait été donné à Paris, chez Isild Le Besco, près de la place de la République, à neuf heures du soir. L'équipe se divise en deux voitures, avec les deux comédiens, Kolia Litscher, le petit frère d'Isild Le Besco, Julie-Marie Parmentier, qui jouent les rôles principaux, Nicolas (l'adolescent) et Charlie (la jeune femme), l'opérateur Jowan Le Be