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Libération

Des fixes à Miami

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Créée notamment par Michael Mann, la série sera l'une des rares à montrer le sombre idéalisme des années 80.
publié le 16 août 2006 à 22h57

Vu et entendu dans «Brother's Keepers», le pilote de Miami Vice, la série télé créée par Michael Mann et Antony Yerkovich au milieu des années 80. «Quand j'ai débarqué à Miami depuis Cuba, je dépérissais. Des journées entières à me taper des telenovelas de merde, des trucs pour boniches. Putain, ça ne pouvait plus durer. Ñ Et t'as fait quoi ? T'as lu un livre ? Ñ Je ne suis pas con à ce point. J'ai changé de chaîne.» Dès les premières diffusions, par-delà le luxe et les budgets pharaoniques dévolus à la petite centaine d'épisodes de la série, Miami Vice a eu valeur de remise à niveau. Finalement, peu de cinéastes ou de producteurs se seront occupés de filmer les années 80, de retranscrire quelque chose de cet idéalisme à la fois éperdu et sombre, puisque le ver est dans le fruit. En France, on a eu tôt fait de réduire l'entreprise à la «patte» Michael Mann : les pastels, les pistolets-mitrailleurs israéliens, les baies vitrées pour la profondeur de champ, des acteurs principaux (Don Johnson et Philip Michael Thomas) qui se fondent dans le lointain pour y disparaître un peu plus à chaque épisode.

Ce fut pourtant une affaire de fond : le rêve américain qui se résume à un aller-retour Miami-Bogotá, des gosses qui envisagent une revente à 35 000 dollars le kilo de coke comme on regarde la Lune. Un revendeur dit ça comme ça, depuis le siège conducteur de sa Maserati : «La libre entreprise, c'est le fondement de la démocratie.» La fo