Pour son premier long-métrage, Michel Leclerc offre à son public une comédie estivale décalée. Loin des comédies à l'eau de rose calibrées pour attirer l'oeil des jeunes femmes en mal de prince charmant, J'invente rien met en scène un couple iconoclaste. Une fois n'est pas coutume, c'est Madame qui porte la culotte. Mathilde et Paul habitent Ménilmontant. Elle travaille pour que le ménage tourne. Lui ne travaille pas et n'aime «ni les commerçants, ni les sportifs, ni les intellectuels». Il n'aime personne sauf Mathilde, «aveuglément». Eternel gamin, Paul remonte, quand il est déprimé, la longue rue de Ménilmontant en vélo, pour prendre «en pleine tronche le plus de gaz d'échappement possible».
Dès la première scène, la voix off illustre l'attachement du réalisateur Michel Leclerc à ses personnages. Paul adore quand Mathilde lui «fout la honte» en urinant entre deux voitures, au vu et su de tout bon passant qui se respecte. Mathilde se délecte, quant à elle, de l'intérêt que porte Paul aux petites choses de la vie. Mais l'amour de ces deux hurluberlus est mis à mal par l'oisiveté de Paul. Celui-ci tentera bien de vendre de la porcelaine de Limoges sur le marché avec «beau-papa», incarné par Claude Brasseur, mais l'échec est cuisant. C'est en ayant mal aux mains à cause des sacs de course que, le long du canal, Paul va trouver son métier. Inventeur. Il invente la poignette, petit objet de rien du tout qui doit le rendre «célèbre, ric