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Libération
Critique

Les rêvasseries de Michel Gondry

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publié le 16 août 2006 à 22h57

Cela fait maintenant pas mal d'années que Michel Gondry est devenu une référence mondiale en matière de vidéo clips. De Björk à... Björk, quantité de pointures pop ont sollicité ses services pour donner une prolongation visuelle débridée à leurs univers sonores respectifs. L'essor des chaînes musicales aidant, le Frenchy bénéficie désormais d'une réputation logiquement flatteuse. Depuis le début des années 2000, le personnage s'est parallèlement investi dans le long métrage. Human Nature, relativement cocasse, lui a valu un accueil bienveillant. Quant à Eternal Sunshine of the Spotless Mind, bluette cafardeuse matinée d'étrangeté, rien n'interdit de penser, malgré le registre inhabituel de Jim Carrey, qu'elle a été un poil surestimée.

Casquette. Pour ces deux premières tentatives, Gondry s'appuyait sur l'écriture expérimentée de Charlie Kaufman, désormais absent du générique. Coiffant la casquette de scénariste sous celle de metteur en scène, il peut donc logiquement défendre la Science des rêves comme son film le plus personnel. Et ce, d'autant que la tournure autobiographique transparaît, à travers le personnage de Stéphane, autour duquel se focalise ce qui tient lieu d'intrigue. Stéphane est un homme qui aurait raté son insertion dans la vie adulte. Un doux rêveur qui, de retour à Paris après la mort de son père, trouve un boulot peu gratifiant dans une petite société où l'on n'exploite pas son talent graphique ; tandis que sa voisine de palier rechig