Miami Vice est loin d'être le désastre que laissaient présager ses ennuis de tournage il fera même l'affaire comme meilleur film de l'été, dans une année de disette. Mais il est aussi le parfait révélateur de ce que Michael Mann est devenu, et, peut-être, a toujours été. L'empereur n'est pas nu, exactement, mais il n'est pas aussi bien habillé que ses films.
Films adultes. La faveur critique et populaire dont il jouit aujourd'hui s'explique aisément : il n'y a plus que lui au rayon film d'action pas complètement infantile, et il est le seul de la vieille école que les studios laissent encore aux manettes sans interférence. Même Scorsese n'a plus ce statut. Cette position enviable est d'autant plus remarquable que, si les films de Mann ne perdent jamais d'argent, ils n'en gagnent pas énormément non plus du moins à l'échelle des recettes gargantuesques propres à satisfaire Hollywood. Peut-être Mann est-il aussi performant et efficace à négocier ses deals qu'il l'est à faire ses films : il est intelligent, parle bien, se targue de ses recherches (ici sur les policiers ou agents fédéraux qui infiltrent les réseaux criminels), quitte à plus tard jeter toute crédibilité par-dessus les moulins pour une belle image, ou une scène plus «hyper».
C'est la dichotomie chez ce créateur si doué : on imagine que quelqu'un ayant aligné les films les plus stylés de ces vingt dernières années (du Manhunter à Heat, en passant par notre préféré, l