Menu
Libération
Critique

Le naufrage Shyamalan.

Article réservé aux abonnés
«La Jeune Fille de l'eau» présente des signes évidents d'usure narrative.
publié le 23 août 2006 à 23h01

Ex-petit Jésus d'Hollywood, M. Night Shyamalan connaît une année difficile. Ses relations avec Disney se sont envenimées au point que le cinéaste messianique, ne décolérant plus, a dénoncé dans un livre ses différents avec la compagnie aux oreilles décollées, avant de partir faire un film chez Warner, très content de rattraper au vol un mec capable, jusque-là (du Sixième Sens au Village), de réconcilier grand public et critique sourcilleuse.

Coups de barre. Hélas, la sortie américaine de Lady in the Water s'est avérée être un fiasco. On peut s'amuser de l'embarras visible d'une campagne promo essayant de tirer l'affaire vers la dérision en attribuant à la sorte de tapir du Gévaudan, censé vous terrifier deux heures de temps, le rôle riquiqui d'amant caché dans le tiroir. Risible plus que naïf, le film est surtout un perpétuel coup de barre. Ceux qui, avant naufrage, prenaient le navire M. Night au sérieux constateront des signes évidents d'usure narrative. Par fidélité, ils verront dans ce dégorgement de symbolisme le premier film écoulé sur les inondations en Louisiane. Mais gênés, ils regarderont leurs pieds devant ce pauvre Paul Giamatti essayant, bave aux lèvres, de se faire passer pour un attardé mental auprès d'une vieille Chinoise histoire qu'elle lui raconte par le menu un conte régional explicitant pourquoi un gardien d'immeuble peut retrouver dans le siphon de la piscine une sirène attaquée par des loups invisibles ! Les autres qui, depuis In