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Libération

L'ombre de Rome sur la Mostra

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La 63e édition, concurrencée par un nouveau festival romain, s'ouvre ce soir à Venise avec le «Dahlia Noir» de Brian de Palma.
publié le 30 août 2006 à 23h05

C'est ce soir, sur le Lido di Venezia, que va éclore en avant-première mondiale le Dahlia noir, acclimaté par Brian de Palma d'après le roman de James Ellroy et qui servira d'ouverture à la 63e Mostra del Cinema, la plus ancienne et toujours la plus prestigieuse des cérémonies de cinéma, même si elle n'est plus, depuis belle lurette, la plus importante. Quel sera le parfum de ce film un peu trop attendu au tournant ? Aigre, capiteux, volatil ? On se demande en tout cas si, avec cet introït coupant et vénéneux, le sibyllin Marco Muller, directeur-sélectionneur de la manifestation, n'a pas souhaité vaporiser quelque sommation subliminale à l'attention des consciences cinéphiles : un poignard s'est levé au-dessus de la Lagune, qui menace certainement la Mostra elle-même, mais plus largement aussi tout le cinéma dont ce festival a toujours, ou presque, défendu la plus haute idée.

Rome haut de gamme. Pour tenir ce poignard, plusieurs conspirateurs se disputent, et d'abord la ville de Rome, qui lance dans un mois et demi son propre festival avec tambours et trompettes : une compétition mondiale richement dotée (200 000 euros), un marché du film qui promet d'être pris au sérieux, des conditions de projection haut de gamme (immense faiblesse de la Mostra aux salles inadaptées), une Nicole Kidman et un De Niro en tenue de gala, un maire ambitieux très engagé sur le projet (Walter Veltroni, ex-ministre de la Culture) et un budget qui dépasse déjà celui alloué au festival de Ven