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Libération
Critique

Le cirque volant des maudits pythons

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«Des serpents dans l'avion» ou comment se faire dévorer par d'odieux reptiles lubriques.
publié le 30 août 2006 à 23h05

Quiconque emprunte parfois l'avion a pu mesurer la surdose anxiogène que cela suppose. Entre l'atmosphère de suspicion obsessionnelle et l'effarante promiscuité qui relève autant de l'exode hébété que du tourisme de masse, voyager en classe éco est devenu le petit paradis du phobique.

Aéroacrophobie. Comme son titre l'indique, Des serpents dans l'avion joue sur cette «aéroacrophobie» post-11 septembre dont nous ne sommes pas près de nous débarrasser, en y ajoutant une sévère dose d'ophidiophobie, peur panique des serpents, une valeur sûre depuis les débuts de la cohabitation terrestre entre reptiles et êtres humains. Encouragés par l'impact recueilli sur l'Internet par le projet (lire ci-dessous), les producteurs n'avaient plus qu'à broder autour de ce concept d'acier un petit récit sans prétention, histoire d'aller au bout de l'heure et demie réglementaire. Sur ce point, les scénaristes ne se sont pas déboîtés les neurones, et ils ont bien fait. Un jeune homme (Nathan Phillips, déjà vu cet été dans Wolf Creek) assiste à l'assassinat sauvage d'un procureur des mains d'un mafieux asiatique déguisé en Pacino dans Scarface. A peine le temps de rentrer chez lui que le témoin fait connaissance avec trois tueurs venus lui ôter la vie et d'un agent du FBI (Samuel L. Jackson) venu la lui sauver. Un petit quart d'heure plus tard, flic et témoin s'envolent à bord du Honolulu-Los Angeles afin que le jeune homme puisse déposer au procès contre l'odieux individu. Cel