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Libération

Une série B culte chez les mordus du Net

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Malgré la frénésie des blogueurs, le film ne casse pas la baraque aux Etats-Unis.
publié le 30 août 2006 à 23h05

Los Angeles correspondance

Eléphants dans la voiture. Cochons dans le train. Dromadaires dans le sous-marin... Si cet exercice de déclinaisons asticote vite, c'est le genre de délires que Des serpents dans l'avion inspire depuis des mois sur le Web anglo-saxon : titre décliné à toutes les sauces, affiches détournées, bandes-annonces piratées et personnalisées, intrusion d'une nébuleuse d'internautes dans la fabrication du film... Ou comment un bon nanar de multiplexe est devenu le film le plus attendu de l'été, sans que personne ne l'ait vu, y compris les critiques.

Cette production à moyen budget (33 millions de dollars pour le tournage, sans compter le marketing) était censée démontrer le pouvoir du public et de l'Internet. Elle signalait l'aube d'une nouvelle ère à Hollywood, où critiques de cinéma et projections de presse n'auraient plus lieu d'être. Ce film était tout bonnement précurseur. Jusqu'à maintenant. Dix jours après sa sortie aux Etats-Unis, le film phénomène s'est mué en couleuvre du box-office, ayant à peine fait mieux au démarrage que le précédent thriller reptilien, Anacondas : à la poursuite de l'orchidée de sang, en 2004.

Tout démarre l'été dernier, quand un scénariste de Los Angeles, Josh Friedman, raconte sur son blog qu'il travaille sur un film au titre poilant, Snakes on a Plane. Le projet devient une coqueluche sur le Web. Quand New Line décide de changer le titre en Pacific Flight 121, les internautes sifflent et attaquent p