C'est en 2001 qu'on entendit parler pour la première fois de Michael Cuesta avec un premier long métrage, L.I.E. (Long Island Expressway) qu'on pouvait prendre comme un démarquage des films de Larry Clark : même attention pour les ados, d'autant plus désirés qu'ils semblent perdus, même représentation maussade de la banlieue américaine blanche, avec ses adultes irresponsables claquemurés dans leurs névroses et leurs impeccables maisons témoins. Histoire d'une relation entre un teenager épris de poésie et un vieil ex-militaire pédophile, L.I.E. (qu'on peut découvrir en DVD chez Gemini films) reposait sur un postulat constamment scabreux et parvenait cependant par on ne sait trop quel miracle à ne jamais paraître faux, caricatural ou torve.
Chamaillerie. Après ça, ce fut un long silence radio, le nom de Cuesta n'apparaissant plus sur aucun listing de projet ciné en préparation. On a compris depuis qu'il avait bossé pour la télé, réalisant notamment quelques épisodes de la série Six Feet Under. 12 and Holding marque donc un retour au cinéma qu'on peut voir aussi comme une tentative pour élargir son public. Moins immédiatement épineux que L.I.E, 12 and Holding prend implicitement pour modèle le fameux Stand by Me, le classique de Rob Reiner, film d'apprentissage avec des gamins confrontés à la mort. Mais le second long métrage de Cuesta est sorti aux Etats-Unis sans rencontrer le succès escompté.
Le récit s'ancre dans un drame limin