Menu
Libération
Critique

Hollywood paralysé par le trauma visuel du 11 Septembre

Article réservé aux abonnés
Les studios ne parviennent pas à répliquer à des attentats nourris du catastrophisme spectaculaire du cinéma US.
publié le 20 septembre 2006 à 23h21

C'est sans doute le philosophe slovène Slavoj Zizek qui a le mieux résumé le statut problématique du 9/11, véritable coma optique frappant de stupeur les masses sous l'angle des prises de vues démultipliées. Et du bouleversement considérable qu'il a provoqué dans notre imaginaire multimédiatique. Le jour des attentats, tout le monde a peu ou prou pensé «la réalité a dépassé la fiction». Zizek dit exactement le contraire dans Bienvenue dans le désert du réel (1), son essai titré d'une réplique de Matrix.«Ce qui a eu lieu le 11 Septembre, c'est l'entrée de cet écran fantasmatique dans notre réalité. La réalité n'a pas fait irruption dans l'image : c'est l'image qui a fait irruption dans notre réalité [...] et l'a fait éclater.»

Trouble géant. On serait tenté d'ajouter en parodiant Debord : ce jour-là, ce n'est pas le réel qui s'est éloigné dans sa représentation, mais bien l'inverse. Qui en effet ne s'est pas livré in petto au jeu cinéphile pervers consistant à inventorier les films catastrophe dans lesquels les terroristes n'ont eu qu'à puiser pour échafauder leur attaque dévastatrice ? Un court métrage autrichien baptisé Just Like the Movies (lire page suivante) déniché par la revue Repérages les recense parfaitement : de laTour infernale à Piège de cristal 1,2,3, en passant par Armageddon,King Kong,le Jour d'après et tant d'autres. Sans oublier une mention particulière pour Fight Cl