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Libération
Critique

Les ombres de «Président».

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Mené par un Dupontel charismatique, ce film clinquant manque de fond.
publié le 20 septembre 2006 à 23h21

Alors que les candidats à la candidature pour la prochaine élection présidentielle affûtent stratégies et arguments, la sortie du film de Lionel Delplanque (Promenons-nous dans les bois) entend nous faire passer dans le hors-champ du pouvoir, à l'Elysée, dans l'intimité d'un chef d'Etat en exercice interprété avec un charisme psychotique par Albert Dupontel. On ne sait pas vraiment s'il est de gauche ou de droite, il mène une campagne active pour l'annulation de la dette des pays africains et en même temps, il a donné son feu vert pour un programme secret d'«armes propres» derrière lequel on trouve un milliardaire louche, Mikael Korda, vieille fréquentation du Président et de son éminence grise, Saint-Guillaume (Claude Rich, qui boit du petit lait dans ce rôle de conseiller florentin). Un jeune fils d'anarchiste mort en prison, Mathieu (Jérémie Renier) rejoint l'équipe du Président après avoir couché avec sa fille. Cherchant la merde sous les dorures, Mathieu téléphone à la juge qui enquête sur les liens douteux du chef de l'Etat avec Korda et se dit prêt à lui communiquer un dossier classé «secret défense».

Après le Mitterrand de Robert Guédiguian, ce film représente une tentative plus branchée, moins immédiatement redevable à l'Histoire, d'envisager la représentation du pouvoir suprême républicain au cinéma. Le déficit de connaissance que l'on a des coulisses élyséennes empêche de faire le départ du vraisemblable et du délirant. Jeunes énarques aux dents longu