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Libération

Méfions-nous des cinéastes ou cinéphiles qui n'aiment pas manger

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Où, mieux qu'à Saint-Sébastien, peut-on savourer les plaisirs de le sensualité gastronomique et cinématographique?
(Jean Douchet, critique historique des «Cahiers du cinéma». (EDOUARD WAINTROP))
par Edouard WAINTROP (envoyé spécial à Saint-Sébastien)
publié le 26 septembre 2006 à 7h00

On dit dans une boutade, qu'à Saint-Sébastien, quand les films ne sont pas bons, on se console dans les restaurants de la ville qui sont fameux. Cette année, la compétition a beau n'avoir pas l'air mauvais, les rétrospectives consacrées à Lubitsch et à Barbet Schroeder ont beau être à la hauteur des années précédentes, les restaurants valent quand même le détour.

Saint-Sébastien est une capitale de la grande cuisine avec un nombre invraisemblable d'étoiles Michelin par habitant. Dans un rayon de vingt kilomètres il y a deux trois étoiles, Juan-Mari Arzak (où Claude Chabrol et Bertrand Tavernier ont leur rond de serviette) et Martin Berasategui, le roi de Lasarte, le chef qui monte; il y a aussi quelques remarquables bi et mono-étoilés (Akelaré, Urepel…). Et même les non-étoilés sont formidables. Prenez un plat de cèpes à la «plancha», avec de l'ail, du persil et un jaune d'œuf, chez Gambara, rue saint Jérôme, ou une assiette de Jabugo au bar de la Cepa, pas très loin de là, rue du 31-août, et vous ne vous en repentirez pas.

Il y a certes des cinéphiles qui n'aiment pas manger (souvent ils n'aiment pas rire non plus), il y a même des cinéastes qui sont dans ce cas. Il faut s'en méfier. Les autres, vous pouvez être sûr de pouvoir discuter avec eux. Face à une cuisse de cabri rôtie, chez Aldanondo, évoquer Lubitsch est encore plus agréable. Critique historique des Cahiers du cinéma, amoureux des films de Jean Renoir, George Cukor, Ernst Lubitsc