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Libération

La saga des héritiers

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publié le 4 octobre 2006 à 23h32

Depuis ses origines, Hollywood est une machine à transmettre le flambeau : elle ne marche que par mutation-adaptation perpétuelle. A Hollywood, le pouvoir n'existe pas : il n'est que temporaire, il est toujours à prendre. Seul compte l'intérêt supérieur de la machine, reine termite qu'il faut nourrir éternellement. Pour prendre le pouvoir, Steven Spielberg, en son temps, a su construire un système idéal pour lui, c'est-à-dire qui convient autant à ses intérêts (d'artiste, certainement, mais aussi d'homme d'affaires) qu'à ceux de la machine Hollywood, dont c'est le seul critère. Idem pour Lucas, autre symbole de l'épopée seventies qui, dans une sorte de vengeance sublime contre les majors, s'est inventé un univers marchand à lui tout seul, mais n'a pas oublié de rester parfaitement symbiotique avec l'économie de la machine, dont il a toujours utilisé les structures et alimenté les tuyaux.

Si la légende Spielberg-Lucas a pu servir à son tour de modèle, elle n'est pas reproductible aujourd'hui. La période, pourtant, serait propice aux ambitieux : le paysage hollywoodien se trouve au seuil d'un intense remue-ménage, dont les premiers tremblements ont commencé. Une quantité de stratégies sont à redéfinir dans tous les domaines, à commencer par la technologie et le droit. Concernant la première, rappelons que le plan de numérisation des salles américaines est lancé. Et, à propos du second, signalons l'excellente nouvelle : la première conférence mondiale sur la question depu