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Libération

L'embellie «Indigènes»

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Le succès du film de Bouchareb booste la fréquentation des films français.
publié le 11 octobre 2006 à 23h38
(mis à jour le 11 octobre 2006 à 23h38)

Il aura seulement fallu deux semaines d'exploitation à Indigènes pour attirer 1,5 million de spectateurs et s'affirmer comme le succès de la rentrée, loin devant Quand j'étais chanteur de Xavier Giannoli (860 000 entrées cumulées environ), et les Aristos de Charlotte de Turckeim (140 000). Malgré son sujet réputé «dur» (qui a tant effrayé investisseurs et exploitants) et sa longueur (plus de deux heures), l'épopée de Rachid Bouchareb et des soldats Debbouze, Bouajila, Naceri, Zem et Campan remplit aussi bien les salles en province qu'à Paris. La capitale ne lui fournit que le cinquième d'un public où les adultes conquis disputent la place aux scolaires menés là pour s'instruire. Le film s'inscrit dans le peloton des trente meilleurs champions de l'année. Titre de gloire non moins appréciable, Indigènes restera aussi dans les annales comme le film qui a fait pleurer Jaques Chirac et débloqué la question des inégalités de soldes dues aux anciens combattants des ex-colonies françaises. A défaut de régler les arriérés, le gouvernement s'est engagé à consacrer 110 millions d'euros annuels à la remise à niveau de ces pensions, qui concernent 80 000 anciens combattants de 23 pays de l'ex-empire français, à compter du 1er janvier 2007 (1).

Elan. Sur le plan strictement cinématographique, quoi qu'il en soit, la performance d'Indigènes revigore les performances nationales d'octobre, face à un cinéma américain qui, à court de