Combien de films d'horreur sont sortis en 2006 ? Confrontés à cet incessant défilé de dégénérés à tronçonneuses rouillées et autres fantômes aux cheveux mal lavés, même les amateurs demandent grâce. Le tsunami gore actuel n'étant pas prêt de s'interrompre, et alors que la vague asiatique commence à refluer et que l'ibérique tarde à déferler, les plus exigeants se tourneront vers le cinéma anglais dont les productions, plus adultes que la moyenne, surnagent dans cet océan de ketchup saupoudré de pop-corn. Avec Isolation, The Descent, Creep, Shaun of the Dead mais aussi des films plus fauchés sortis chez nous uniquement en vidéo comme Dead Creatures, une histoire de cannibalisme épidémique traitée avec la fibre sociale d'un Ken Loach (si, si...), ou My Little Eye, la télé-réalité piratée par un tueur fou, les Britanniques ont démontré leur capacité à traiter le genre avec originalité.
Deuxième film de Christopher Smith, remarqué avec un Creep plutôt malsain se déroulant dans les couloirs insalubres du métro londonien, Severance est une comédie d'horreur alternant, sur le modèle du récent et réussi Shaun of the Dead, humour noir typiquement british et respect des codes du genre horrifique. A l'opposé des parodies poussives du type Scary Moovie, Severance fait rire autant que peur sur une ligne carrément alléchante : The Office rencontre Delivrance.
«L'entreprise c'est la mort», proclame fiè