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Libération
Critique

«Un fardeau émotionnel»

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A Los Angeles, rencontre avec quelques-uns des jeunes acteurs.
publié le 25 octobre 2006 à 23h48

Los Angeles correspondance

La rumeur d'une nomination aux oscars bruisse autour d'Adam Beach, le jeune acteur amérindien saisissant dans Mémoires de nos pères et, en face de nous, on dirait qu'il va se mettre à chialer. Est-ce le tapis rouge de la première qui l'attend dans quelques heures à Hollywood ? Les mamours de sa femme au téléphone ? Cette effervescence autour du nouveau film de Clint Eastwood auquel il est visiblement comblé d'avoir participé ? Les émotions à fleur de peau mais souriant et engageant, Adam Beach raconte que, plus d'un an après le tournage, il est encore hanté par son personnage, dont il est le portrait craché : Ira Hayes, le marine indien de la tribu Pima immortalisé sur une photo historique de Joe Rosenthal de l'agence Associated Press, lors du plus gros carnage de la guerre du Pacifique, qui inspira plus tard une statue à Washington. «C'est un fardeau, un poids émotionnel, explique l'acteur de 33 ans, repéré dans Windtalkers, de John Woo. J'ai pleuré. Je fais encore des cauchemars. Vous ne pouvez pas fuir votre personnage.» Originaire de la réserve Saulteaux, à Manitoba au Canada, l'acteur a subi son lot de tragédies : après la mort de sa mère quand il avait 9 ans, fauchée par un automobiliste ivre, son père s'est mis à boire et a péri noyé peu après.

Casting à distance. En février 1945, avec cinq autres marines et un infirmier de la Navy, Ira Hayes avait hissé le drapeau américain au sommet du mont Suribachi, au tout débu