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Libération
Portrait

Il a mangé du lion

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Clovis Cornillac, 38 ans. Formé par les grands du théâtre, longtemps cantonné aux rôles de durs au cinéma, il est depuis quatre ans la coqueluche des réalisateurs.
publié le 27 octobre 2006 à 23h50

Longtemps, Clovis Cornillac a été moche. Aujourd'hui, il est beau. Non pas qu'il ait changé physiquement (un petit régime, à peine). L'intéressant est que les raisons pour lesquelles il plaît sont les mêmes qui l'ont maintenu près de vingt ans inaperçu. Le public, les réalisateurs, se sont épris il y a quatre ans de ce mélange joues rondes-torse carré, de ce croisé nounours-camionneur. «Un physique à la Gabin», disent les enthousiastes. «Une tronche de mec moyen, corrige-t-il. Avec un cinéma français où les acteurs sont surtout fragiles et jolis, il y avait une attente pour un monsieur Tout-le-Monde.» Qu'importe, d'ailleurs, ces raisons. Clovis est plus action qu'introspection. Alors il en profite, tourne, dévore, quatre films par an minimum, bons ou mauvais sans chipoter. Il est aujourd'hui, à 38 ans, à l'affiche de Poltergay, une comédie sur un manoir hanté par des fantômes drag-queen. Et achève le tournage d'Astérix aux Jeux olympiques, mégaproduction où il incarne le guerrier gaulois, donc l'une de ces figures emblèmes du Français moyen, râleur mais si courageux...

Qu'on se rassure, Clovis est bien plus que cela. Il est, pour commencer, un très bon acteur, même si ça ne se voit pas dans tous ses films. On passera par exemple sur son interprétation en deux temps virils du commissaire Valentin (1 : mâchoire serrée ; 2 : sourcils froncés) dans les Brigades du Tigre. Pour se souvenir de Karnaval (1999), le film de