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Libération
Interview

«Le présent éclairé de paraboles»

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publié le 1er novembre 2006 à 23h54

En quatorze ans et six films ­ Cronos, Mimic, l'Echine du diable, Blade 2, Hellboy et le Labyrinthe de Pan ­, le Mexicain Guillermo Del Toro, 42 ans,est devenu un des cinéastes importants de sa génération, au-delà du genre «fantastique» auquel il a dès ses débuts fait allégeance. Capable, de part et d'autre de l'Atlantique, de concilier préoccupations personnelles et contingences spectaculaires inhérentes au territoire investi (et aux sommes engagées), il a toujours su jusqu'à présent retomber sur ses pieds, avec un brio assez singulier. Entretien.

Travaillez-vous de la même façon selon que vos interlocuteurs soient américains ou européens ?

Non. Je pense que les producteurs américains envisagent prioritairement le film sous la forme d'un produit qui doit avant tout répondre à une attente prédéfinie dans un marché préexistant. Les Européens gardent une approche plus réactive et subjective, où les critères émotionnels peuvent intervenir plus facilement.

Pourquoi semblez-vous si attiré par le futur et le passé pour évoquer des problèmes finalement bien présents ?

Je crois que toutes nos erreurs, comme tous nos succès, font écho à des événements passés ou qui préfigurent l'avenir. Dès lors, le présent peut être souvent mieux éclairé par des paraboles que par de longs discours politico-économiques. En ce sens, les fables sont un biais formidable pour aborder n'importe quel thème renvoyant à la nature humaine.

Vous sentez-vous plus proche de Méliès ou de Peter Jackson ?

J