Menu
Libération
Critique

Magnifique labyrinthe funèbre

Article réservé aux abonnés
Une nouvelle fable du réalisateur mexicain Guillermo Del Toro, triste et magique.
publié le 1er novembre 2006 à 23h54

Après deux histoires de superhéros inspirées par des bandes dessinées américaines, Blade 2 et Hellboy, le nouveau Guillermo Del Toro est un conte de fées. C'est donc un film qui fait très peur et beaucoup pleurer, pas seulement les enfants, à qui il n'est d'ailleurs pas spécialement destiné. On y rencontre un vieux faune à l'inquiétante tête de bouc, un escargot géant dont la bave abondante fait dépérir l'arbre centenaire dans les racines duquel il s'est réfugié et le pale man (l'homme pâle), un ogre affamé dont la peau flapie est laiteuse comme celle d'une créature des abymes qui n'aurait jamais vu la lumière. Ce dernier personnage dantesque échappé d'un tableau de Goya, dont les yeux rouge sang sont incrustés dans la paume des mains, étant une des visions les plus fortes d'un film qui n'en manque pas. Mais le véritable monstre, la seule créature irrécupérablement abjecte de ce bestiaire symboliste est un homme, Vidal, le capitaine de l'armée franquiste incarné avec une violence minérale par Sergi López.

Guerre civile. Ce n'est pas la première fois que le Mexicain Guillermo Del Toro situe un de ses récits oniriques au coeur de la guerre civile espagnole, où plutôt dans l'immédiate après-guerre comme c'est le cas ici. On se souvient de l'Echine du diable en 2001, dans lequel fantasme enfantin et sinistre réalité s'imbriquaient avec moins de poésie et de pertinence que dans ce magnifique Labyrinthe funèbre.

Obligée de suivre sa mère remariée a