Il s'est vraiment passé quelque chose, il y a un an, avec le fiévreux Match Point. Ils sont peu nombreux les films qui réussissent à changer la perception que l'on a d'une actrice (Scarlett Johansson), à annuler totalement la fatigue que l'on ressentait pour un réalisateur (Woody Allen).
Avec ce film, on le voit mieux maintenant, Woody Allen ressuscitait en cinéma en nous apprenant qu'il en avait assez de faire des comédies new-yorkaises ça ne le faisait plus rire. Critique sociale dark trempée dans le brouillard londonien, Match Point est le genre de coup de jeune qu'on ne réussit qu'une fois. Scoop, à partir de ça, deuxième épisode anglais, ne peut que décevoir. Mais comme il le fait avec ce qu'il faut de panache, tout va bien. Il continue à travailler dans le sens de Match Point, en reprenant quelques trucs de comédie qui avaient correctement fonctionné à l'époque bénie de Broadway Danny Rose ou de Meurtre mystérieux à Manhattan.
Navire astral. Film léger, Scoop avance son addition sans masque : Agatha Christie + Enid Blyton (créatrice du Club des cinq) + un vieux recueil de vannes juives éculées, un canevas d'agence de voyages (des New-Yorkais vont à Londres et jouent à Rouletabille en jupon en partant à la traque du nouveau Jack l'Eventreur). C'est, si on n'y regarde que de très loin, un film à intrigue absolument sans mystère. C'est oublier l'étrangeté de sa première séquence : autour d'une table, une brochette de