Après Twelve and Holding, captivant film de l'Américain Michael Cuesta sur la manière dont trois gamins de 12 ans réagissaient à la mort d'un de leur camarade, Libero (en VO, Anche libero va bene), première réalisation de l'acteur italien Kim Rossi Stuart, poursuit cette évaluation de l'expérience quotidienne à hauteur de préadolescents qui se laissent submerger et ne laissent rien passer. Tommi a 11 ans. Il vit à Rome avec son père, Renato, un cameraman colérique, et Viola, une soeur aînée un rien pimbêche. La mère de Tommi, Stefania, est partie au bras d'un nouvel amant. Entre les cours de natation, que Tommi endure pour faire plaisir à son père, qui rêve d'en faire un champion, et l'école où se déchaîne la frénésie souvent cruelle de ses comparses, entre scènes de la vie familiale et distractions solitaires (telles que monter sur le toit pour canarder la voisine au lance-pierres), la narration de Libero avance au rythme rapide de scènes courtes, de notations sèches, variant dans un jeu de volte-face émotionnelles le tempérament soupe-au-lait de la chronique réaliste. Le film en paraît à l'arrivée plein comme un oeuf. On est à la fois en terrain connu pour aller vite, la riche descendance du Truffaut des 400 Coups et constamment bousculé par la justesse presque agressive des séquences du film, qui ont à peine le temps de pointer du nez que déjà elles vous sautent à la gorge.
Le travail sur le scénario a semble-t-il été soigné, Rossi St