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Libération

«Prête-moi ta main»

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par BAYON
publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Loin de la scie de préau sheilaïsque que ce titre scabreux en sous -«main» («dans la culotte d'un zouave»?) évoque, Prête-moi ta main, qui faillit d'ailleurs s'appeler les Cinq Cochonnes du bois de Boulogne ou l'Amour est un bouquet de violettes (dixit Chabat, sorti de l'écran UGC les Halles le jour de lancement, à 22h 15), ménage des surprises.

Et d'abord celle d'être un bon film de boulevard, contre toute attente ­ c'est-à-dire contre la bande-annonce cacaprout beurk. A ce même rayon inattendu, la présence honnête de la fille Birkin-Gainsbourg (elle aussi de revue au pied du fronton de salle 1, ce mercredi-là).

L'ordonnateur du bouffe aimable à l'affiche est évidemment le susdit Alain Chabat. Notable acteur, sans génie ni défaut majeur (touchant ses limites dans la criaillerie finale), avantageux physique bovien (qui aurait convenu au récent Pressentiment), il se voit préservé, comme sa comédie conviviale au programme, des tares usuelles inhérentes au genre comique local, et aux hommes de la sous-culture télé.

La touche cynique, par exemple, ne joue pas trop, ni les gags tics pour happy-few. Sans complaisance vulgaire, dans l'ensemble, on est bel et bien au cinéma ­ «au théâtre ce soir» disons, s'il faut garder l'antenne.

Le petit + Canal vient avec un retour en arrière sur la puberté «goth» du héros: en poupard Cure, autrement dit en araignée existentialiste pansue tartinée de rimmel, Chabat fait mouche.

Convaincant dans