Los Angeles de notre correspondante
Borat est un film comme Hollywood les rêve : produit pour presque trois fois rien (18 millions de dollars), révéré par les critiques («Déjà un classique de la comédie», selon Rolling Stone), controversé (banni par les distributeurs en Russie, honni par le gouvernement du Kazakhstan) et bénéficiant d'un bouche à oreille difficile à surpasser : «Les gens dans la salle riaient si fort en tapant du pied qu'on aurait dit un tremblement de terre», raconte un spectateur, à Los Angeles. Comme tous les fans du film, il s'est demandé comment les réalisateurs ont-ils embobiné autant de monde et enfreint autant de lois sans se faire arrêter par la police ? Car les secrets de fabrication de ce documentaire parodique restaient, jusqu'à maintenant, soigneusement sous couvert. En tête du box-office depuis sa sortie le 3 novembre aux Etats-Unis (67 millions de recettes les dix premiers jours), le film s'avère très lucratif, battant les records du très profitable Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. En plein triomphe, Borat, le vrai-faux journaliste kazakh a encore une «leçon culturelle sur l'Amérique» à assimiler : succès rime avec procès.
Deux étudiants, vedettes involontaires du film, ont déposé plainte la semaine dernière contre le distributeur du film, 20th Century Fox, et trois compagnies de production pour «manipulation afin d'utiliser leur image». Dans la scène dite du camping, les jeunes visiblemen