Le dernier complot terroriste menaçant durablement les Etats-Unis a pour nom de code Borat. Il ne s'agit heureusement que de «terrorisme burlesque». Mais personne ne mesure encore très bien l'exact potentiel de dérision massive de ce redoutable et hilarant road-movie documentaire. Où s'arrêteront en effet les aventures de son personnage principal, Borat Sagdiyev, une sorte de Michael Kael (le reporter-looser Benoît Delépine de Groland) en version kazakhe. Créé et incarné ici par le comique britannique Sacha Baron Cohen, il occasionne autant de dégâts comiques que symboliques sur le modèle chrétien-humaniste américain. Car Borat peut déjà se targuer d'avoir provoqué en octobre les fulminations officielles du Kazakhstan, qui s'estime offensé par la représentation du pays dans le film (une contrée arriérée où les voitures sont tirées par des ânes), et celles de plusieurs protagonistes du film, tous se sentant piégés et ridiculisés (lire ci-contre).
Civilisations. Sacha Baron Cohen a pris le risque insensé, en plein choc moral des civilisations, de sortir le grand jeu burlesque et transgressif. Son arrivée chez nous devrait d'ailleurs réveiller les pleureuses de service. Quelques vigilants parafinkielkrautiens trouveront sans doute largement matière à indignation. Sacha Baron Cohen s'était illustré sur Channel Four et au cinéma avec la satire d'un rappeur d'origine pakistanaise (Ali G Indahouse). Cette fois, il endosse sans aucune limite PC (politiquem