Vous avez un produit ? Laissez-nous vous le placer quelque part... Dans un film, une série télé, un jeu vidéo. Exactement comme à Hollywood, comme dans le dernier James Bond, qui en foisonne, ou comme dans un vieux SAS de Gérard de Villiers, avec son champagne machin et ses stylos bidule. Le product placement a cours depuis toujours, mais c'est désormais une pratique dotée d'un cadre légal, sur lequel les instances compétentes de la Commission européenne ont trouvé lundi un accord présentable, quoique comique : il prévoit que les placements de produits à la télévision soient interdits à l'échelle de l'Union, mais autorisés lorsque les gouvernements nationaux n'y sont pas opposés... Dans le même filet, relatif à la fameuse directive Télévision sans frontières, on trouve au moins une exclusion catégorique pour le placement de produits : l'information. C'est déjà ça. Le placement de produits dans les films paraît souvent aussi lourdaud qu'inoffensif : une BMW par-ci, une paire d'Adinike par-là. Parfois plus subtil, voire subliminal, il ne parvient jamais à dissimuler vraiment sa dimension archaïque et rugueuse d'un troc pas net, d'un poignet forcé. Il porte en lui une sorte d'intimidation idéologique, qui ne tient sa domination sur l'image qu'à cet argent même à quoi se résume une marque introduite ainsi. Ces marques devraient d'ailleurs se méfier : la capacité d'un metteur en scène à subvertir le deal ou à s'en affranchir est en passe de devenir un
Le cinéma dans ses marques
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par Olivier Seguret
publié le 15 novembre 2006 à 0h05
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