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Libération

«Le concile de Pierre» et «Les fragments d'Antonin»

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par BAYON
publié le 15 novembre 2006 à 0h05

Le petit héros du Concile de pierre, qu'un amateur surnomme illico Bruce Liu, est bien. Otage du juteux trafic d'orphelins actuel, il voit, entend et porte des signes. La moitié du thriller-western en jet lag psychique du jour tourne plutôt rond autour de cet enfant-vole. Avant que le grand guignol n'emporte le morceau, scrotum chamanique de-ci, conjuration mondiale sanglante de-là.

Le meilleur va à l'installation de l'ambiance. Tout en tension feutrée, l'inquiétude étoffe littéralement le complot sectaire : demi-jours capiteux au château, couloirs, portes et silences, nocturnes, rapt. Une sinistrose non feinte de l'héroïne, sosie postdaté d'Adjani, période Diaboliques cirée, sert l'entreprise.

C'est une femme seule, en atout maître. Sans sexe (gousserie avec Clarisse en négligé ?), sans visage et sans homme, le rôle-titre absent a pour lui une silhouette, relevée d'élégance, une solitude qui sous-tend l'histoire en hystérie. Quand elle halète avec les gros yeux, elle perd.

En ours du Temple solaire faire-valoir, Deneuve est tordante comme dans Indochine, mais en Mongolie. Résumé : entre Paris et Irkoutsk, planning social et KGB, le Concile réconcilie Rosemary's Baby et les Rivières pourpres en Tribulations d'un Chinois en Chine.

Sous le titre strict, les Fragments d'Antonin, se cache une belle variation sur le thème de 14-18. Tout est grave, ici, et d'abord Grégori Derangère, au nom plumeux tel la colombophilie qui