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Libération
Interview

«Je me livre à une sorte d'expérimentation sociale»

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publié le 22 novembre 2006 à 0h10

Né en 1969, Ulrich Köhler a étudié les beaux-arts (à Quimper et Hambourg) et la philosophie avant de devenir cinéaste, réalisant cinq courts métrages à partir de 1996, avant un premier long, Bungalow, en 2002.

Vous êtes allemand, mais vous avez fait des études en Bretagne, aux beaux-arts de Quimper, pourquoi ?

Je suis né à 100 kilomètres au nord de Francfort, à Marburg, et j'ai grandi dans une petite ville très provinciale. Avant mon bac, j'ai décidé de partir et de faire un tour de France en allant rendre visite à toutes les écoles de beaux-arts du pays. Mon voyage, qui a commencé à Brest, s'est arrêté sur une plage de Concarneau. Un type a versé un sédatif dans mon vin et on m'a retrouvé évanoui sur la plage à la marée montante. Je me suis réveillé à l'hôpital. J'avais été dépouillé. Après, j'ai décidé de rester à Quimper. A l'époque, j'aimais faire du surf, et le spot de la Torche n'était pas loin.

Votre premier film, Bungalow, et Montag aujourd'hui racontent deux histoires de fugue, des gens qui tentent de déserter le lieu que la situation leur inflige.

Avec le film, j'essaie de me livrer à une sorte d'expérimentation sociale : ici, comment la cellule familiale peut être mise en question juste par des petites choses. Le personnage de Nina quitte la famille, elle refuse d'aller chercher son enfant à l'école, et déjà une question se pose : qu'est-ce qui se passe si quelqu'un subitement n'accepte plus toutes les normes du groupe social dans lequel il vit ?