Menu
Libération

«Mon Colonel»

Article réservé aux abonnés
par BAYON
publié le 22 novembre 2006 à 0h10

Pour compléter notre fétiche de la semaine passée, les Fragments d'Antonin, il convient sans tarder d'aller voir Mon Colonel.

Assez peu valorisé par son titre strict comme un «affirmatif» réglementaire, c'est là encore un film français notable de tenue, de cinématographie .

L'histoire (l'Histoire) se passe de nos jours du temps de «l'Algérie». Des panneaux indiquent «Constantine, ville française» ; tout comme les places et bâtiments publics, ainsi qu'à Saigon ou Cotonou, impriment le cachet préfectoral DOM-TOM.

Suivant un principe de double lecture affichée ­ noir et blanc in situ hier, couleurs ici de nos jours ­ du journal d'un engagé pâmé, Mon Colonel rembobine notre sale guerre bledarde, succédant à celle d'Indochine, à partir d'un meurtre. Pourquoi cette liquidation ? C'est toute la question.

Le point de vue est évidemment moral. Le meilleur du film se tient dans ce, faux si l'on veut, dilemme, guère évolué du temps des fellaghas à celui des 650 000 Irakiens assassinés pour leur bien par le rebut alcoolique de tueurs d'Indiens Bush : y a-t-il un bon usage de l'occupation (invasion, spoliation, oppression, acculturation, et plus si affinités) ? Poussé ici au sophisme de Guantánamo : «N'est-il pas indiqué de torturer un individu pour en sauver plusieurs ?»

Non bien sûr, mais justement ; le film perd sitôt qu'il cède en dichotomie à cette évidence, qui n'en est notoirement jamais une au contact. Le rôle-titre, enseigne Dar