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Libération
Critique

Une belle crise de Köhler

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Une femme fuit son mari sans préavis : «Montag», second film saisissant du cinéaste allemand.
publié le 22 novembre 2006 à 0h10

Par un curieux effet de similitude, dans Coeurs d'Alain Resnais et dans Montag d'Ulrich Köhler, l'irruption du sentiment de l'inexorable solitude des individus surgit d'elle-même dans le souci, apparemment révélateur, d'un nouveau logement. Le couple Laura Morante-Lambert Wilson se désagrège au rythme de visites d'appartements parisiens anxiogènes. Dans Montag, le couple Nina et Frieder subit le même sort alors que, ayant quitté Berlin, il s'installe dans une maison à Kassel. C'est l'avenir que l'on construit pourtant : nouvelle ville, nouvelle maison, nouvelle vie. Alors que le couple, encore jeune, retape sa bicoque, soudain, Nina, sans rien dire, se casse, prend la voiture et roule sans but loin de ce bonheur en chantier. On sait, pour l'avoir lu, que sur l'échelle des stress les plus virulents, l'achat d'un logement est parmi les mieux placés avec l'annonce d'une maladie ou d'une perte d'emploi. Et cette crise circonstancielle ouvre l'individu aux quatre vents de la remise en cause de tous les paramètres qui ont dicté son comportement social, amical et amoureux.

Ulrich Köhler en est à son second long métrage. Il avait signé Bungalow en 2002, sur un ado qui désertait le service militaire, s'installait dans la villa parentale, draguait la copine de son frère... Dans le genre baptême du feu, Bungalow était un coup de maître (1)... resté inédit en France. Montag kommen die Fenster («Les fenêtres arrivent lundi», le titre original) se