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Libération

Besson prend du volume

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publié le 6 décembre 2006 à 0h23

Luc Besson a donc finalement obtenu gain de cause : son pharaonique projet de Cité du cinéma aux portes de Paris, qu'il couve depuis de longues années, vient de se voir accordé le permis de construire tant espéré. L'ancienne centrale thermique des années 30, dont la majestueuse carcasse trône encore sur le site des anciennes friches industrielles de la plaine Saint-Denis, sera donc réhabilitée en Hollywood-sur-Seine d'ici à quelques saisons, après que seront réglées d'épineuses broutilles telles que la décontamination du site, hautement pollué.

Il y a maintenant plus de sept ans que Luc Besson avait fait, dans ces colonnes, la confidence de ce rêve grandiose, en faveur duquel il engageait alors un lobbying intense, mais infructueux, auprès du gouvernement Jospin. Opiniâtre comme l'on sait, il avait par la suite obtenu du gouvernement Raffarin que le projet soit classé prioritaire parmi cinquante autres grands chantiers industriels. En finalisant l'affaire sous Villepin et en décrochant la signature finale du maire communiste de Saint-Denis, Luc Besson fait donc avant tout la preuve d'une certaine suite dans les idées ainsi que d'une habileté redoutable : vaincre ainsi, quasiment à l'usure, les lourdeurs légendaires de l'administration planificatrice française tout en surfant sur les variations de son arc-en-ciel politique, mérite un indubitable coup de chapeau.

Car la «Cité du cinéma» imaginée par Besson, ce n'est pas rien : quelque chose comme 65 000 mètres carrés d'activité